Une déclaration de la directrice générale de l'UNICEF Catherine Russell
« La décision des autorités de facto de l’Afghanistan d’interdire aux femmes de travailler dans les organisations non gouvernementales humanitaires est un coup dur pour les communautés vulnérables, pour les femmes, pour les enfants et pour le pays tout entier.
Le personnel féminin est essentiel à tous les aspects de la réponse humanitaire en Afghanistan. Elles sont enseignantes, expertes en nutrition, chefs d’équipe, agents de santé communautaires, vaccinatrices, infirmières, médecins et responsables d’organisations. Elles ont accès à des populations que leurs collègues masculins ne peuvent pas atteindre et sont essentielles à la sauvegarde des communautés que nous servons. Elles sauvent des vies. Leur expertise professionnelle est indispensable. Leur participation à la fourniture de l’aide n’est pas négociable et doit se poursuivre.
Alors que les organisations humanitaires continuent de dialoguer avec les autorités de facto, nous ne pouvons ignorer les contraintes opérationnelles auxquelles nous sommes confrontés en tant que communauté humanitaire. Nous nous efforcerons de poursuivre les activités vitales et urgentes, à moins d’en être empêchés, pendant que nous évaluons mieux la portée, les paramètres et les conséquences de cette directive pour les personnes que nous servons. Toutefois, nous prévoyons que de nombreuses activités devront être interrompues car nous ne pouvons pas fournir une aide humanitaire de principe sans personnel féminin.
Nous restons résolus dans notre engagement à fournir une aide indépendante, fondée sur des principes, qui sauve des vies à toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants qui en ont besoin.
Nous demandons instamment aux autorités du pays de reconsidérer et d’annuler cette directive, ainsi que toutes les directives interdisant les femmes dans les écoles, les universités et la vie publique. Aucun pays ne peut se permettre d’exclure la moitié de sa population de sa contribution à la société. »