Soudan: la communauté internationale n'a plus d'excuse

«Depuis quatre mois de terreur, le peuple soudanais est plongé dans une guerre qui détruit sa vie et sa patrie, et qui viole ses droits fondamentaux.

Les gens ont vu leurs proches être froidement abattus. Des femmes et des jeunes filles ont été victimes d’agressions sexuelles. Des familles ont vu leurs biens pillés et leurs maisons réduites en cendres. Les gens meurent faute d’accès aux services de santé et aux médicaments. Et maintenant, à cause de la guerre, les enfants du Soudan dépérissent car ils manquent de nourriture.

Chaque jour, les combats se poursuivent et les Soudanais sont privés de la paix qu’ils chérissent, de la vie à laquelle ils ont droit et de l’avenir qu’ils méritent.

Cela suffit. Après quatre mois d’horreur, les dirigeants mondiaux des organisations humanitaires travaillant au Soudan ont trois messages à partager:

• Au peuple soudanais: La communauté humanitaire internationale reste déterminée à vous soutenir, en particulier grâce au travail précieux de vos intervenants locaux qui sont en première ligne pour fournir, depuis le premier jour, nourriture, semences, eau, abris, fournitures de santé mais aussi pour garantir l’accès à l’éducation, aux soins médicaux et à la protection à ceux qui en ont besoin. Nous continuerons à faire pression pour que toutes les personnes et toutes les régions du Soudan aient accès aux fournitures humanitaires et aux services essentiels.
• Aux parties au conflit: Mettez fin aux combats. Protégez les civils. Accordez-nous un accès sûr et sans entraves. Supprimez les obstacles bureaucratiques. Nous rappelons qu’attaquer les civils, piller les fournitures humanitaires, cibler les travailleurs humanitaires, les biens et les infrastructures civils, y compris les centres de santé et les hôpitaux, et bloquer l’aide humanitaire – tous ces actes ont été signalés au Soudan – sont interdits par le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme. Ces actes peuvent constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
• À la communauté internationale: Il n’y a aucune excuse pour attendre. Plus de 6 millions de personnes au Soudan sont au bord de la famine. Plus de 14 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire. Plus de 4 millions de personnes ont fui les combats et sont toujours déplacées à l’intérieur du pays et réfugiées dans l’ensemble de la région. Les fournitures médicales sont rares. La situation échappe à tout contrôle. Nos appels humanitaires peuvent venir en aide à quelque 19 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins. Cependant, les deux appels sont financés à moins de 27 %. Nous vous demandons de changer cela.

Il est temps de rétablir la situation. Nous appelons à une cessation immédiate des hostilités. Le peuple soudanais a besoin de paix et d’un accès équitable à l’aide humanitaire. La communauté internationale doit se mobiliser aujourd’hui, s’engager à tous les niveaux et agir pour remettre le Soudan sur les rails et mettre fin à la guerre.»

Signataires:

• M. Martin Griffiths, coordinateur des secours d’urgence et secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA)
• Dr. QU Dongyu, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
• Mme. Sofia Sprechmann Sineiro, secrétaire générale, CARE International
• Mme. Shahin Ashraf, présidente a.i. du Conseil international des agences bénévoles (ICVA), (Islamic Relief)
• Mme. Mirela Shuteriqi, directrice exécutive a.i., Conseil international des agences bénévoles (ICVA)
• Mme. Anne Goddard, directrice générale et présidente a.i., InterAction
• M. António Vitorino, directeur général, Organisation internationale pour les migrations (OIM)
• Mme. Tjada D’Oyen McKenna, directrice générale, Mercy Corps
• M. Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR)
• Mme. Janti Soeripto, présidente et directrice générale, Save the Children US
• Mme. Paula Gaviria Betancur, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays
• M. Achim Steiner, administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)
• Dr. Natalia Kanem, directrice exécutive, Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP)
• M. Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR)
• Mme. Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive, Programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-Habitat)
• Mme. Catherine Russell, directrice exécutive, Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF)
• Mme. Sima Bahous, secrétaire générale adjointe et directrice exécutive, ONU Femmes
• Mme. Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM)
• Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
• M. Stephen Lockley, président et directeur général a.i., World Vision International