Liban: Les attaques menacent la vie de nombreux enfants

Ceci est un résumé de ce qui a été dit par la Représentante adjointe de l’UNICEF au Liban, Ettie Higgins – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse d’aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.

Eine grosse Rauchwolke ist zu sehen über vielen Häusern.
Le 23 septembre 2024, de la fumée s'élève d'un bâtiment bombardé dans la localité de Zaita, au sud du Liban.

«Je m’exprime depuis le Liban pour attirer l’attention sur la situation alarmante des enfants, gravement affectés par l’escalade récente des violences. Les répercussions sur leur bien-être physique et mental sont dramatiques.
Rien que pour la journée de lundi, au moins 35 enfants auraient perdu la vie, dépassant en un jour le nombre total d’enfants tués au Liban au cours des 11 derniers mois(22 décès recensés auparavant).

C’est une tragédie : 35 enfants tués en une seule journée, parmi les 492 victimes déjà déplorées. De plus, selon le ministère libanais de la Santé publique, plus de 1 645 personnes ont été blessées ce même jour, y compris des enfants et des femmes. D’innombrables autres enfants restent menacés, exposés à des attaques incessantes, contraints de fuir leur foyer, tout en étant privés de soins dans un système de santé saturé et dépourvu de ressources suffisantes.

Des conséquences dévastatrices pour les enfants

Si le Liban replonge dans un conflit, à l’image des sombres jours de 2006, je crains que cette fois-ci, la situation soit encore plus désastreuse pour les enfants.

Le pays traverse déjà une crise sans précédent, dévasté par une instabilité économique et politique persistante, l’explosion du port de Beyrouth, les conséquences du COVID-19, et une récession économique qui, depuis cinq ans, fait grimper la pauvreté à des niveaux alarmants. De nombreuses familles sont déjà à bout. Le conflit actuel exacerbe chacun de ces maux de manière dramatique.

Toute nouvelle escalade serait dévastatrice pour les enfants du Liban, en particulier ceux des villages du Sud et de la Bekaa, dans l’Est, où des familles ont été forcées de fuir leurs foyers. Ces nouveaux déplacés s’ajoutent aux 112 000 personnes ayant déjà dû quitter leur domicile depuis octobre.

87 abris d’urgence ont été mis en place pour accueillir le nombre croissant de personnes déplacées dans les gouvernorats du Sud, de Beyrouth, du Mont-Liban, de Baalbek-Hermel, de la Bekaa et du Nord.

L’engagement de l’UNICEF

Aujourd’hui, les écoles sont fermées à travers le pays, laissant les enfants à la maison, submergés par la peur, tandis que leurs familles, également prises par l’angoisse, tentent de faire face à l’incertitude. Cette terreur, alimentée par les bombardements et les raids aériens quotidiens qui s’intensifient, est impossible à ignorer.

Depuis 76 ans, l’UNICEF s’engage à soutenir et protéger les enfants du Liban, et face à la situation actuelle, nous renforçons nos efforts sur le terrain.

Nous nous préparons à livrer de la nourriture, de l’eau et des articles essentiels, tels que des matelas et des kits d’hygiène, aux familles déplacées, notamment celles réfugiées dans des abris collectifs.

À ce jour, nous avons déjà acheminé 100 tonnes de fournitures médicales d’urgence vers des hôpitaux en proie à de graves pénuries et ruptures de stock. De nouvelles livraisons de matériel médical sont attendues dans les jours à venir.

L’urgence d’une désescalade immédiate

L’UNICEF lance un appel urgent pour une désescalade immédiate et demande à toutes les parties de respecter leurs obligations en vertu du droit humanitaire international, afin de garantir la protection des infrastructures civiles et des populations, en particulier des enfants, des travailleurs humanitaires et du personnel médical.

Cela inclut la nécessité de faciliter le passage sécurisé des civils cherchant refuge.

La journée d’hier a été la plus violente que le Liban ait connue depuis 18 ans. Cette escalade doit cesser immédiatement, sous peine de conséquences insupportables.»