Lors de crises d’ampleur planétaire comme la pandémie actuelle de COVID-19, la vie quotidienne est chamboulée pour tous – également pour les enfants et les adolescents. L’unité sociale la plus petite – la famille – joue un rôle important et particulièrement exigeant dans ces circonstances. Les enfants et les ados sont à la maison, les parents actifs travaillent en grande partie à domicile et l’accueil extra-familial ainsi que les structures éducatives sont en grande partie fermées. La famille nucléaire est réduite à elle-même et doit répondre chaque jour à de nouveaux défis. Le stress de la promiscui-té, l’insécurité, les peurs, la réorganisation, le côté surréaliste de la situation ainsi que des relations tendues peuvent marquer le quotidien. Quelle est la place occupée par l’enfant dans cette situation de crise?
«Les crises d’ampleur planétaire nous touchent tous – en particulier aussi les enfants et les adolescents. L’UNICEF sait par expérience à quel point leur protection, leur encouragement et leur participation jouent un rôle important dans de telles situations, de manière à ce qu’ils ne soient pas exposés à des violations structurelles de leurs droits et qu’ils puis-sent se développer le mieux possible.»
La Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant - en raccourci la Convention des droits de l’enfant- exige que l’on protège et encourage les enfants et les jeunes et que l’on soutienne leur participation. Ceci offre la garantie qu’ils pourront se développer le mieux possible et devenir des membres actifs de la société. Les Etats qui ont ratifié la Convention des droits de l’enfant se sont engagés à la mettre en œuvre sur leur terri-toire. Mais que se passe-t-il si l’Etat se trouve dans une situation inhabituelle et qu’il ne peut plus satisfaire systématiquement à son obligation de protection?
La directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore, a exprimé des doutes lors de la con-férence de presse du 25 mars 2020 consacrée au vaste plan d’urgence humanitaire dans le contexte de la pandémie de COVID-19: «Les enfants sont les victimes invisibles de cette pandémie. Nous nous inquiétons pour la protection des enfants. Les situations d’urgence sanitaire précédentes nous ont appris que les enfants sont exposés à un risque accru d’exploitation, de violence et d’abus quand les écoles sont fermées, que des places de travail se perdent et que la liberté de mouvement est restreinte.» Même si la Confédération affirme que les cantons n’ont pas observé pour le moment de dété-rioration de la situation en matière de protection de l’enfant, les spécialistes s’attendent à une augmentation de la violence domestique et témoignent des pre-mières failles au niveau pratique. Les familles exposées à des facteurs de surcharge multiples, dont les enfants ont été renvoyés à la maison provisoirement alors qu’ils étaient pris en charge dans un établissement ou celles qui se trouvent en partie privées des offres de soutien sont exposées à des tensions énormes.
En raison de la situation actuelle, les parents doivent faire face à des difficultés d’organisation et à des problèmes d’ordre financier et structurel. La vie commune dans un espace restreint comporte le danger de différentes situations de stress qu’il faut gérer en tant que famille. La violence domestique, la violence sexuelle ainsi que le cy-berharcèlement représentent dans la situation actuelle un danger supplémentaire pour les enfants. Si l’on considère le passé récent, il s’avère par exemple que les fermetures d’écoles durant l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest ont entraîné entre autres une augmentation des cas de négligence et d’abus sexuels, relève la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore. Les raisons à cela sont l’absence d’échappatoires lors de con-flits entre quatre murs, l’insécurité, l’isolement social et le manque de mécanismes de surveillance par la société.
Dans de tels contextes de tensions, les enfants sont les plus touchés et les plus vulné-rables. Ils sont dépassés et désécurisés et sont seuls face à leur détresse. Leur droit à la protection et à l’intégrité semble particulièrement menacé dans ces circonstances.
L’aide d’UNICEF Suisse et Liechtenstein
UNICEF Suisse et Liechtenstein se mobilise pour que les enfants soient aussi bien protégés que possible, même dans une période inhabituelle comme la pandémie de COVID-19. Le matériel d’information suivant devrait aider les enfants et leurs pa-rents à maîtriser, en gardant leur sang-froid, les possibles tensions qui surviennent dans le contexte de la pandémie.
- Les aides proposées par l’UNICEF quant à la manière dont les représentants légaux devraient parler avec les enfants de la situation actuelle sont disponibles ici.
- Les stratégies proposées par l’UNICEF pour réussir à bien maîtriser le travail à domi-cile en présence d’enfants sont disponibles ici.
- Il est possible de télécharger ici les conseils d’une pédopsychiatre sur la façon dont on peut éviter à la maison les situations de tensions.
- Vous trouverez ici les stratégies utiles d’une spécialiste de la psychologie pour ado-lescents concernant l’attention portée à soi et aux autres et la santé psychique des adolescents.
- L’OMS a rédigé des instructions pour les enfants et les adultes sur la manière de gérer son stress durant la pandémie.
- Des conseils sur l’attitude à adopter envers les enfants dans des situations particuliè-rement difficiles sont à disposition sur le site de protectionenfance.ch
- La plateforme feel-ok.ch propose des conseils aux enfants et le site jeunesetmedias.ch des conseils et d’autres informations aux parents sur la question du cyberharcèlement.
Vous pouvez aider vous aussi en soutenant les programmes au niveau mondial!
Pour nous permettre de fournir une réponse d’ampleur mondiale à cette crise, nous vous demandons d’apporter votre soutien financier aux projets existants et/ou à l’aide d’urgence.
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